COMMODE REGENCE EN PLACAGE D'AMARANTE
Commode d'époque Régence en placage d'amarante.
Fiche technique par X. de Clerval, photos par Th. Hennoque
COMMODE de forme trapézoïdale en placage d'amarante ouvrant à cinq tiroirs sur trois rangs, en simulant six tiroirs. Les traverses sont soulignées de cannelures de laiton. Les montants antérieurs sont en ressaut, les montants postérieurs arrondis sont décreusés d'un "élégie", encadré par des petites cannelures en laiton.
Décor de placage en quatre feuilles dans des encadrements.
Ornementation de bronze ciselé : poignée à double enroulements d'acanthe, entrées de serrure et chutes à tête de Minerve.
Marbre Rance mouluré d'un bec de corbin, souligné d'un cavet.
Epoque Régence
Haut. : 86 cm, Larg. : 130 cm, Prof. : 62,5 cm
Restauration d'usage : bas de pieds, petits manques aux bronzes.
L'attribution rapide au catalogue de la vente, à l'ébéniste-bronzier Charles Cressent ne repose pas sur des éléments suffisamment fiables pour être commentés.
LA FORME
La façade et les côtés sont mouvementés. La forme des côtés est nerveuse.
Le montant avant est soigné ; il présente un "élégie". Ce type de dessin n'est pas courant.
A cette époque Régence, la présence du "montant" postérieur en ressaut est aussi inhabituel.
Le profile du marbre accentue les formes.
On remarque un autre détail qui contribue à l'équilibre : il s'agit des façades des deux tiroirs inférieurs qui sont interrompus par un retrait au centre, pour simuler plusieurs tiroirs. L a façade simule six tiroirs alors qu'elle n'ouvre qu'à quatre tiroirs sur trois rangs.
Cette commode additionne beaucoup de points forts.
Au premier coup d'oeil, le dessin interpelle. Les formes sont justes.
LES BRONZES
Pour une fois les bronzes sont d'origine et ils sont particuliers.
Les entrées de serrure présentent une entrée de clé en forme d'écusson soulignée en partie haute d'une coquille ajourée de type Régence et de motifs rocailles ajourés en partie basse.
Les poignées de tirage forment des entrées de serrure. Elles sont composées de deux enroulements d'acanthe affrontées, d'un registre peu courant.
Les chutes en Minerves sont elles aussi du répertoire Régence avec cependant des rappels du répertoire stylistique Louis XIV.
La ciselure est fine et nerveuse.
Le second regard fait apparaître un bel ornement de bronze.
La construction de bâti.
LE DESSUS
Il est lisse, confectionné en résineux, de plusieurs planches. Les assemblages sont à queues d'aronde dans le chant des côtés également en résineux. Le chant du dessus forme en façade la partie visible qui ressemble à un traverse.
LE DOS
Il est constitué de plusieurs planches cloutés dans les feuillures des côtés, au dos. Les bandes horizontales (zones claires) en tissus sont des restaurations typiques des années 1960-70.
LE DESSOUS
Le dessous est à l'image du dessus. Il constitué de plusieurs planches assemblées en queues d'aronde sous les chants des côtés. Le piétement est réalisé à l'aide de simples collages de masses.
LES FAUX FONDS
Ils sont constitués de planches collées entre elles à plat joint. Les panneaux obtenus sont assemblées dans les côtés à tenons (ou queues droites) dans les côtés. Les assemblages débouchent - ils traversent les côtés.
LES TIROIRS
Ils sont dits " à fond rampant". C'est à dire que la totalité du fond du tiroir coulisse sur la totalité du faud fond. Ici, ils sont montés en chêne. Les côtés de tiroir sont fin 6,2mm.
Ce type de montage est typique des bâtis parisiens des premières années du XVIII e siècle. Plus précisément de la période Louis XIV au début la période Régence.